Destiné
à la Marine pour la Première Guerre mondiale (d'où
le "L 72"), le LZ 114 ne fut jamais utilisé en temps
de guerre. En effet, il fut achevé après l'armistice.
Il ne resta que peu de temps allemand puisque la France se l'attribua
en réparation des dommages de guerre.
Il effectua
donc les 10 et 11 juillet 1920 un vol de Friedrichshafen (Allemagne)
à Maubeuge (France) sous les ordres d'Hugo
Eckener.
C'est
le lieutenant Jean Du Plessis, qui l'avait choisi pour la France, qui
l'accompagna dans ce voyage. Il commanda par la suite le dirigeable
dans un autre périple le conduisant de Maubeuge (près
de Lille) au centre aéronautique deCuers (près de Toulon)
dans un vol triomphal au dessus de Lyon et de Marseille.
Le LZ
114 fut alors renommé Dixmude. Mais, bien que cet aéronef
représentait un atout technologique, la bureaucratie française
laissa le dirigeable à l'abandon, malgré les protestations
de Du Plessis.
Pendant
ce temps, les dirigeables étrangers (notamment anglais)
continuaient leur progression technologique.
Ce n'est
qu'en 1923, grâce aux pressions toujours éxercés
par le lieutenant de vaisseau Jean Du Plessis que le Dixmude fut remis
en état. On lui changea tous ses ballonnets et on alla même
jusqu'à renforcer sa structure. On effectua ensuite différents
vols d'essais autour du centre de Cuers ou en pousant jusqu'en Bretagne
ou jusqu'en Corse.
A plusieurs
reprises, Jean Du Plessis lui fit traverser la Méditerrannée
et alla une fois à Oran et une fois à Alger. Il survola
ainsi quatre fois Bizerte (au Nord-Ouest de Tunis).
Mais,
en décembre 1923, afin de tester les capacités du dirigeable
dans le désert, on s'enfonca das le Sahara depuis Bizerte dans
un vol de plus de 1300 km. Au retour, en se rapprochant de la côte,
le Dixmude connu des conditions météorologiques difficiles
(orages). Du Plessis décida donc d'aller jusqu'en Sicile ce qui
semblait alors le meilleur compromis afin de ne pas être pris
dans l'orage et de ne pas tomber à cours de carburant. Ainsi,
le Dixmude survola l'île Pantellaria dans la nuit du 20 au 21.
Malheureusement, le Dixmude explosa tout près des côtes
siciliennes le 21 décembre 1923 à 2h 27 du matin. On suppose
(c'est la thèse développé par le père de
Jean Du Plessis) que la foudre le frappa. Il n'y eut aucun survivant.
Les membres
de l'équipages, ramenés en France, eurent droit à
des funérailles nationales. On leur décerna à tous,
pour la première fois dans l'Histoire la Légion d'Honneur
à titre posthume.